traitement des troubles des apprentissages

L’enfant vient au monde avec un héritage fœtal très riche, qui constitue un ensemble de programmes moteurs et comportementaux (schèmes de base), appelés « Reflexes primaires » ou « Reflexes archaïques ».

Ces reflexes sont des réponses motrices inconscientes, involontaires, automatiques, en réponse à des stimulations sensorielles spécifiques. Ces comportements moteurs sont contrôlés par des structures nerveuses sous-corticales.

Les reflexes archaïques constituent les fondements du système tonique postural.

Ils participent au développement psychomoteur, dont l’élaboration de la latéralisation, d’un corps orienté et de l’organisation spatiale. Une fois intégrés, Ils permettent le développement et sont la base des habiletés motrices, du contrôle postural. Dans le cas du développement de la locomotion, les réponses reflexes, comme le Reflexe de Babinski, doivent s’effacer pour qu’un mouvement volontaire (se tenir debout et marcher) puisse s’établir.

Non intégrés, ils peuvent être à l’origine de nos échecs thérapeutiques aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant.

Ils apparaissent impliqués dans la dyslexie, dans d’autres troubles des apprentissages, et dans les troubles attentionnels. De nombreux cas diagnostiqués dyspraxique, TDA/H ou autre, semblent être du ressort de l’immaturité neuromotrice et non intégration de ces reflexes.

Les troubles de la latéralité, les troubles du regard dont déviation de l’axe visuel (hétérophorie) et trouble de la binocularité, les difficultés visuo-spatiales, peuvent aussi avoir une origine posturale et une non intégration de ces reflexes.

Savoir repérer et traiter ces reflexes non intégrés parait aujourd’hui nécessaire, et complémentaire aux autres pratiques psychomotrices, dans l’apprentissage de l’enfant, voire de l’adulte, sphère émotionnelle comprise. En effet, chaque traumatisme vécu, peut chez l’adulte provoquer un déséquilibre postural et réactiver des réflexes archaïques à rééduquer.

Les patients qui présentent des reflexes non intégrés, ou réactivés, constituent un obstacle au traitement postural chez l’adulte, et au développement psychomoteur chez l’enfant. Cette non-intégration de reflexes, va créer un parasitage dans notre corps et risque de se manifester plus particulièrement, quand nous sommes en stress ou en situation d’apprentissage. Cela va donc surcharger notre système nerveux et réduire de fait, notre disponibilité pour d’autres tâches.

Les travaux et études datent de nombreuses années, mais le temps d’élaboration et de preuves scientifiques nécessaires, font que le déploiement des formations ne s’est faite que depuis peu.

L’approche proposée, permet d’identifier et d’intégrer ces reflexes à l’aide de mouvements ou procédures d’équilibrages, facilement réalisables, en utilisant des techniques sensorielles, sensori-motrices et motrices.

L’effet sera visible à différents niveaux : physique, cognitif, émotionnel, relationnel.

En particulier, les mouvements rythmiques proposés, utilisés depuis longtemps avec la relaxation coréenne, font écho aux mouvements spontanés des bébés, et mettent en parallèle les mouvements que font les enfants en difficultés, particulièrement ceux présentant des troubles de l’hyperactivité et troubles attentionnels.

L’intégration de ces réflexes, n’influence pas seulement les habiletés motrices, elle a aussi un impact profond sur le développement du cerveau pendant toute l’enfance, comme les aires cérébrales en lien avec les émotions, les fonctions cognitives, la vision et le langage.

Le travail d’intégration de ces réflexes est bénéfique pour accroître le tonus des muscles extenseurs et permettre cette verticalisation essentielle (axe corporel), à l’élaboration psychique et à l’amélioration des apprentissages.

Un effet bénéfique a été aussi révélé sur l’attention, la concentration, les capacités mnésiques (mémoire), les phobies, angoisses, trouble de l’énurésie, et bien d’autres.

Au-delà de la prise en charge psychomotrice essentielle, un travail pluridisciplinaire peut permettre d’activer, renforcer le travail, et permettre une résolution plus rapide ; à savoir prise en charge concomitante d’un podo-posturologue, orthoptiste, voire prise en charge psychothérapeutique auprès d’un psychologue.

Christine Joyeux, Psychomotricienne D.E

Juillet 2021

Bibliographie :

Jacques VAUCLAIR (2011). Développement du jeune enfant. Edition Belin Sup.

ASTRUC, LAURET, VELU (2020). Le traitement des troubles des apprentissages par les réflexes archaïques. IFOP formation.

LANDON (2017). IMP, activités d’intégration. www.reflexes.org